La justesse

De quoi parlons-nous ?

L'expression chanter faux est devenue une expression passe-partout pour qualifier une voix qui ne nous plaît pas. Souvent, celui qui juge confond la justesse, les caractéristiques du timbre (la signature de la voix) et la technique vocale.

La crainte du manque de justesse est en grande partie liée à l'inexpérience et à la mauvaise maîtrise technique. on a la sensation que la voix nous échappe, que le résultat final ne correspond pas à nos attentes.

Parmi les nouveaux qui arrivent, les personnes qui expriment cette crainte sont plutôt débutantes. celles qui sont dans le métier ont d'autres attentes.

Note fausse ou fausse note

La place de l'adjectif a son importance : une fausse note est une erreur. Le chanteur a par exemple chanté un sib au lieu d'un la. La cause peut être une erreur de lecture ou de mémorisation. Une note fausse est une note trop basse ou trop haute de quelques hertz. La raison est souvent un manque de maîtrise technique, par exemple un aigu trop bas par manque de soutien.

Trois illustrations sonores

⇛ Premier extrait : vous n'aimerez pas la voix de synthèse, mais vous reconnaitrez que l'intonation est incontestablement exacte.

⇛ Deuxième extrait, le chanteur fait une fausse note : il chante un do au lieu d'un ré sur le mot « de ». L'intonation n'est pas en cause : il s'agit simplement d'une erreur.

⇛ Troisième extrait, le chanteur chante trop bas (un quart de ton environ) sur les notes fléchées. Il ne s'est pas trompé de notes, mais pour des raisons de technique vocale par exemple, il n'est pas en mesure d'assurer leur justesse.

La réalisation du son

Chanter juste c'est être capable de transformer un son mental mémorisé d'après un code musical défini et acquis en son réel. Ce processus comporte trois phases :

⇛ Entendre : le système auditif transforme les vibrations sonores perçues en influx nerveux.

⇛ Analyser : le cerveau stocke une infinité d'informations sonores qu'il organise en langage. En fonction de la demande, il envoie ensuite un signal au larynx (reproduire le même son, chanter à la tierce…).

⇛ Émettre le son : cette troisième phase est dépendante de la technique vocale du chanteur. Même si l'influx transmis au larynx est le bon, il se peut que le geste mal réalisé produise une intonation incertaine.

Les dysfonctionnements

Le manque de pratique musicale : quand la phase d'analyse ne fonctionne pas bien, le chanteur hésite, l'intonation devient incertaine. C'est typiquement le cas si on demande a une personne de chanter alors qu'elle n'a aucune expérience d'écoute et de production vocale.

Les difficultés pour émettre le son : dans ce cas, la phase d'analyse s'est parfaitement déroulée, mais le geste vocal (la technique) est imprécis. Le larynx, en raisons de tensions par exemple, est mis dans l'impossibilité de respecter la consigne. La fatigue vocale ou le manque de tonicité en fin de répétition peuvent également provoquer ce type de défaillance.

L'aspect culturel

La musique est un langage. Ne pas en respecter les règles peut nous mettre en difficulté, surtout si nos erreurs se produisent à notre corps défendant. C'est sans doute pour cela que nous avons cette crainte de chanter faux.

Il est intéressant de remarquer que plus la maîtrise de la voix est grande, plus cette crainte diminue.

Les solutions

Si le manque d'expérience musicale est en cause, il vous suffira de pratiquer intensément (agréable remède !).

Si c'est la technique vocale qui manque à l'appel, je crois que vous connaissez déjà la solution…

Mis à jour le 18-03-2025